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haley ∞ nathan

Il y avait de cela peu de temps, si on m’avait déclaré que je resterais chez moi un vendredi soir, à ne rien faire d’autre que trainer mes pattes dans une pièce, puis dans l’autre, j’aurais ri au nez de mes interlocuteurs. Rien ne me paraissait plus invraisemblable – et même triste, pour un jeune de mon âge – que ce coup du sort. Et, pourtant, c’était bien moi qui était là, affalé sur l’un des fauteuils de mon salon, à feuilleter les pages sport du journal du matin. Pire encore, si l’on m’avait fait parier sur le nom de la demoiselle que j’attendais en cet instant précis, j’aurais misé toute ma fortune, ma carrière et tout ce que j’avais de plus cher au monde. J’aurais tout mis en jeu, tant j’aurais été certain de gagner, si l’on m’avait dit qu’il s’agirait d’Haley James. Et, pourtant, encore une fois, c’était bien elle que j’attendais patiemment (impatiemment ?) en tournant les pages une à une. Les images défilaient devant mes yeux sans m’émouvoir plus que cela. Je ne lisais que les grands titres et, encore, ils ne s’imprimaient pas dans mon esprit.

C’était simple. Simple, mais stupide. Idiot. Invraisemblable – tout autant que la situation actuelle. Depuis quelques jours, je ne pensais plus qu’à elle, à cette rencontre au centre commercial, aux quelques paroles que nous avions échangées. Le soir même, allongé dans mon lit, les yeux rivés au plafond, j’avais analysé ce que je lui avais confié. J’avais été d’autant plus surpris que je lui avais livré des pensées très secrètes, notamment celles concernant mon père. Mais pas seulement. J’avais été très étonné par elle, également. Qu’elle ait accepté ma proposition, mon invitation à me joindre dans ma maison. Je m’étais attendu à un non catégorique, à un refus violent. Tout sauf à ce qui allait se produire dans quelques minutes…

Ou quelques secondes. Car on frappa à la porte. Je levai les yeux, refermai le journal et me levai d’un pas décidé. Je me demandais, le temps d’une courte seconde, ce qu’on allait bien pouvoir faire. Moi, je le savais. Du moins, je savais ce que l’on n’allait pas faire. Pas du tout ce que j’aurais fait en temps normal avec une belle jeune femme. J’arrivai devant la porte en quelques secondes, l’ouvris doucement et l’accueillit avec l’un de mes plus beaux sourires aguicheurs. Ceux dont j’avais le secret depuis si longtemps. Ceux qu’elle ne semblait pas apprécier, assurément. « Salut. » lançai-je nonchalamment en ouvrant la porte un peu plus, l’invitant à entrer. « J’espère que tu as trouvé facilement. » ajoutai-je avec un petit rire. Ce n’était pas bien compliqué, tout le monde connaissait la nouvelle maison de Nathan Scott, j’avais déjà entendu quelques rumeurs au coin d’une rue. Après tout, j’étais un peu l’attraction locale depuis que j’étais revenu au bercail. Puis, je m’approchai afin de l’aider à se débarrasser de son manteau. « Ca va ? » Je me raclai discrètement la gorge, à la recherche de quelque chose de plus élaboré à dire, mais cela ne vint pas. Je me contentai donc de cela. Pour le moment.

   

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Quelques jours s'étaient écoulés depuis la derrière fois que tu avais vu Nathan. Un premier rendez-vous un peu particulier. Vous étiez passé de "Je te déteste" à "Tiens on parle normalement". Et
cette situation te rendait un peu mal à l'aise. Premièrement parce que tu te sentais coupable de ne pas avoir ressenti autant de haine que tu aurais du. Tu avais toujours détesté Nathan, ce qu'il représentait, son comportement. Et à part son côté charmeur et légèrement arrogant, il était plutôt sympathique. C'est ce qui t'avait le plus surpris et déstabilisé. Ne pas ressentit cette animosité toujours présente par le passé. Tu avais essayé de contacter Lucas mais sans y parvenir. Il semblait bel et bien fâché contre toi et tu allais mettre un paquet de temps pour qu'il te pardonne. Tu avais croisé Brooke et Peyton et leur avait annoncé la nouvelle. Peyton l'avait su par Nathan et Brooke grâce à toi. Tu avais à peu près fait le tour…

Tu t'avanças vers la maison du jeune homme avec mille questions en tête. Y avait-il des gens autour qui cherchaient le scoop ? Tu espérais que non. Tu ne pouvais pas te l'expliquer mais tu avais envie d'une soirée tranquille avec lui. Le pire là dedans ? Tu stressais un peu. Tu n'en avais aucune raison mais tu appréhendais de le revoir. Tu frappas quelques petits coups à la porte et quelques secondes plus tard il était là en face de toi. « Salut. J’espère que tu as trouvé facilement. » Tu te dépêchas d'entrer chez lui avant même de répondre. Tree Hill s'était sacrémment rafraîchi ces derniers jours. Tu te tournas vers lui en entendant le ton ironique de sa voix et lui sourit. « J'ai quand même du demander mon chemin trois fois. » Tu plaisantais évidemment. Quoique tu avais toujours eu un mauvais sens de l'orientation. Tu jetas un coup d'oeil rapide à sa maison. Elle était immense. Tellement grande pour quelqu'un de finalement si seule. Elle faisait au moins trois fois la taille de la maison familiale. Et pourtant vous y aviez vécu à plusieurs. Il te libéra de ton manteau et te demanda simplement. « Ca va ? » Tu reportas ton attention sur lui. « Oui et toi ? » Tu agrémentas ta réponse d'un sourire. Tout devenait soudainement particulièrement gênant. Il semblait timide et réservé alors que d'habitude il serait déjà en train de se moquer de toi.

   

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La situation me mettait mal à l'aise, et je détestais cela. D'ordinaire, je lui aurais déjà lancé une remarque ou deux, afin que ce soit elle qui se retrouve déstabilisée. Mais non. Au contraire, elle semblait bien plus maîtresse d'elle-même que je ne l'étais à mon compte. Je me concentrai donc quelques instants sur mes gestes, tandis que je faisais glisser son manteau et que je l'accrochai à la penderie. Je me sentais sincèrement étrange, comme si j'avais perdu le contrôle de la situation, comme si elle m'échappait, et je n'aimais pas ça. Je n'en avais plus l'habitude, tant mon quotidien était calculé. Depuis que j'étais petit, je savais que je deviendrais un joueur de la NBA. Et ça avait été le cas. Avais-je prévu de me retrouver seul, chez moi, face à la jeune chanteuse ? Cela m'étonnerait. Je me retournai vers elle, répondis à son sourire. « Oui et toi ? » fit-elle simplement, en réponse à ma question. J'acquiesçai. « Bien, merci. » Je fis un signe en direction du salon, l'invitant à s'installer.

« Je ne sais pas si Haley James est toujours aussi sage qu'au lycée... » commençais-je avec mon sourire habituel, celui qui naissait aux coins de mes lèvres lorsque je faisais un sous-entendu. « Mais j'ai une, ou deux, bouteilles de vin au frais. » Je la suivais dans le salon, me demandant  vaguement où allait nous mener cette histoire. J'espérais sincèrement qu'un ou deux curieux avaient le nez dehors, l'avait vue entrer dans la maison, afin que tout cela serve à quelque chose. Pour l'instant, tout ce que cela inspirait, c'était un inconfort incommensurable pour nous deux. J'essayais pourtant vainement de nous mettre à l'aise, mais cela me semblait peine perdue. Très étrange, lorsque l'on savait que si peu de choses m'importait. « Ou de la bière. Je ne sais pas ce que consomment les rockstars... »

 

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Les banalités s'échangeaient comme pour meubler un silence qui s'avérait gênant. Tu n'étais pas mal à l'aise en arrivant. Tu savais ce qui t'attendait vous aviez acceptés et vous vous deviez de jouer le jeu. Mais tu ne t'attendais pas à ce que Nathan soit aussi…calme. Tu le suivis vera le salon et continua ta découverte. Tu n'avais jamais vu une aussi grande télé. Qui pouvait bien avoir autant d'argent pour acheter ce genre de chose. Tu n'étais pas pauvre, loin de là, mais ces achats étaient loin d'être ta priorité. Tu passais plus ton temps à offrir à ta famille des choses dont ils avaient besoin. Et puis une autre chose te frappa : le manque de photo. Il y en avait quelques une de son équipe, une de l'équipe des Ravens, une autre de lui et sa mère et enfin une de lui avec Brooke et Peyton. Une nouvelle fois tu ressentis de la compassion pour lui. « Je ne sais pas si Haley James est toujours aussi sage qu'au lycée... Mais j'ai une, ou deux, bouteilles de vin au frais. » Sa voix te sorti de tes pensées et tu penchas la tête légèrement vers le côté, amusée. « Tu ne me connais pas Nathan. » Tes frères t'avaient fait boire à l'âge de 10 ans. Ils avaient mélangés du rhum à du jus d'orange et t'avait dit que c'était une toute nouvelle boisson qui venait de sortir. Tu avais passé le reste de la journée à dormir. « Ou de la bière. Je ne sais pas ce que consomment les rockstars... » Tu lui souris. La réputation rockstar qui se boire la gueule existait encore ? D'accord c'était le cas de la plupart mais avait-elle une tête à être bourrée ? « Du vin ce sera parfait. Mais uniquement du blanc » rajoutas-tu. Le rouge c'était pas trop ton truc. Tu le vis se diriger vers sa cuisine et t'installa dans son canapé. Tu ne savais pas trop où te mettre. C'était toujours la même chose quand tu n'étais pas chez toi. Quand tu le vis revenir tu lui dis spontanément. « Il te reste encore de l'argent après avoir acheté cette maison ? » Tu étais comme ça Haley James ! Naturelle et spontanée. Le genre de comportement dont Nathan ne devait pas avoir l'habitude.


 

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Évidemment, je savais parfaitement qu'elle n'était pas de ce genre-là, elle n'était pas de ces chanteuses qui avaient besoin de consommer des substances plus ou moins licites avant de grimper sur scène. Déjà à l'époque du lycée, là où les expériences se font les plus poussées, je ne l'avais jamais croisées à une de ces fêtes folles que j'organisais dans la maison de mon père. Je l'imaginais parfaitement calfeutrée dans sa petite chambre d'adolescente, un livre dans la main, ou les yeux rivés sur l'écran, étudiant un film d'auteur. Je souris à cette pensée, légèrement moqueur. Je ne comprenais pas qu'on puisse avoir passé une adolescence différente de la mienne, palpitante, passionnante, pleine de rebondissement. C'était quelque chose qui n'était pas de mon entendement. Je me demandais quand est-ce qu'elle se donnait l'occasion de lâcher prise, de se détendre. Je décidai que ce serait aujourd'hui, ici même. J'allais lui apprendre. Pour une fois que ce n'était pas elle qui donnait des cours. « Du vin ce sera parfait. Mais uniquement du blanc. » J'acquiesçai et m'éclipsai quelques instants.

J'attrapai une bouteille de vin blanc que j'avais mise au frais un peu plus tôt dans la journée, l'ouvris rapidement d'une main experte - j'avais l'habitude, était-ce un crime ? - et mes doigts se refermèrent sur deux verres à pied en cristal. Je la rejoignis dans le salon, lui versai un verre et le lui tendis en souriant. « Il te reste encore de l'argent après avoir acheté cette maison ? » Je faillis verser le reste de la bouteille à côté de mon propre verre tant sa remarque m'avait désarçonné. Je l'évaluai du regard, l'interrogeant afin de comprendre si elle plaisantait ou si elle était sérieuse. Allait-on vraiment parler d'argent ? Puis, comprenant qu'il ne s'agissait pas d'une blague, j'éclatai de rire. Je ne l'imaginais pas aussi spontanée. Pour toute réponse, je haussai les épaules. « Bon, tu sais ce que c'est, j'imagine. » lâchai-je en faisant référence à sa propre fortune. De l'argent, elle en avait certainement autant que moi, après le succès qu'elle avait rencontré. « Disons que, moi, je pense que l'argent est fait pour être dépensé. Pas pour dormir à la banque. » m'expliquai-je en inclinant mon verre dans sa direction afin de trinquer. A l'argent ? Hmm, elle n'apprécierait certainement pas, même si c'était bien mon genre. « A Haley James et Nathan Scott, le nouveau couple à la mode.» lâchai-je, finalement, un peu abruptement, sourire aux lèvres.

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Tu le vis déstabilisé, une nouvelle fois, lorsque tu lui parlas d'argent. Tu n'étais pas le genre de fille à avoir de sujets tabous. Ta famille t'avait toujours autorisé à parler de tout et même si de temps en temps tu avais remarqué que certains sujets n'étaient pas trop abordables, tu ne voulais pas te retenir de dire certaines choses parce que la société ne l'acceptait pas. « Bon, tu sais ce que c'est, j'imagine. Disons que, moi, je pense que l'argent est fait pour être dépensé. Pas pour dormir à la banque. » Tu haussas les épaules avant de répondre. « C'est un point de vue. Moi je préfère le dépenser pour les autres. » Tu lui souris à nouveau. Ce n'était pas méchant, c'était un point de vue différent. Il leva son verre et l'inclina dans ta direction. Le moment de trinquer. Mais à quoi ? « A Haley James et Nathan Scott, le nouveau couple à la mode.» Tu fis tinter ton verre contre le sien et but plusieurs gorgées à la suite. Non tu n'avais pas franchement envie de trinquer à cela… Tu continuais à te dire que rien de bon ne sortirais de cette relation. Vous alliez blesser tous les deux des gens et tu le savais. Tu n'avais pas envie non plus de passer pour la pauvre fille trompée aux yeux de tous parce que tu savais aussi que ce serait ce qui arriverait mais tu chassas rapidement ces idées de ta tête. Cette soirée n'était pas censé être une sorte de répétition générale avant les fêtes de fin d'année et par conséquent le nouvel an au Tric ? Le silence se faisait de plus en plus pesant et tu le brisas rapidement et de manière toujours aussi maladroite et naïve. « On devrait peut-être se mettre à répéter. Genre faire comme si on était en couple là ? » Tu plongeas ton regard dans le sien attendant une réponse. Tu prenais les choses en main et cela t'étonnait de toi. La scène avait eu des effets bénéfiques.

 

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Pour être tout à fait franc, j'avais un sérieux problème avec l'argent, j'entretenais une drôle de relation avec l'argent, à sens unique, un peu malsaine. L'explication résidait dans le seul fait que mes parents ne m'avaient pratiquement jamais rien refusé au niveau matériel, qu'ils avaient toujours possédé un compte en banque bien rempli, où les zéros se suivaient. Je n'avais donc jamais ressenti le manque, ni même un peu de frustration. Je ne connaissais pas les vraies valeurs, celles qu'Haley avait très certainement apprises depuis son pas jeune âge et avait mises en pratique presque aussitôt. Les problèmes d'argent étaient bien loin de mon entendement. C'était simple, je ne connaissais rien aux notions de budget et d'économies. Je dépensais et je ne comptais pas. C'était ainsi depuis longtemps. Cependant, puisqu'on ne s'en inquiétait pas, on n'en parlait pas non plus. C'est pourquoi j'avais été tant désarçonné par une question somme toute banale. Que je lui aurais retournée si elle n'avait pas répondu d'elle-même. « C'est un point de vue. Moi je préfère le dépenser pour les autres. » Sa réponse ne me surprit pas le moins du monde. Si je ne la connaissais pas aussi bien que je le prétendais, je la savais très généreuse, altruiste. Au moins tout autant que j'étais égoïste. Au moins en étais-je conscient...

Sachant qu'on ne s'accorderait jamais sur ce point, j'abandonnai le sujet de l'argent et me concentrai sur elle. Seulement elle. Cette pensée me tira un sourire. Quelques jours plus tôt, j'aurais beaucoup ri à l'idée de passer une soirée à l'amoureux transi avec la jeune chanteuse. Nous étions si différents que je m'attendais à une véritable torture. Ce soir, par contre, c'était tout l'inverse... Je devais avouer qu'elle était d'une compagnie très agréable. Approchant le verre de mes lèvres, je bus une gorgée, puis deux, trois, laissai le liquide me brûler la gorge, sourire suspendus aux lèvres. « On devrait peut-être se mettre à répéter. Genre faire comme si on était en couple là ? » Surpris, j'arquai un sourcil, un sourire d'une nouvelle espèce, plus charmeur, plus langoureux, s'accrocha à ma bouche. Je bus une nouvelle gorgée, puis croisai son regard et le soutiens, l'imitant. « Je savais bien que tu ne me résisterais pas longtemps... » déclarai-je en la fixant plus intensément, jouant ainsi le jeu qu'elle lançait. Savait-elle qu'à force de jouer avec le feu, il arrivait que l'on se brûle ? Alors, mes iris fixées à ses prunelles sombres, je tentai un geste. Doucement, je tendis la main vers son visage, et je balayai une mèche folle, la replaçant lentement, le plus tendrement du monde, derrière son oreille. Je lui offris un sourire complice, effleurai sa joue lorsque je m'écartai. Et puis... « Comment j'étais ? »

Charme rompu.

 

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« Je savais bien que tu ne me résisterais pas longtemps... » Tu étouffais un petit rire. Nathan était un dragueur, tu le savais et cette réflexion ne te surpris même pas. Mais tu n'allais pas restée amusée très longtemps. Son regard plongea dans la tien. Tu ne pouvais le nier, il avait des yeux magnifiques. Et alors que tu restais concentrée sur cela, tu le vis replacer une mèche de cheveux derrière ton oreille. Ce genre de geste qu'avait fait uniquement tes petits amis. Les plus important même. Il ne le savait pas mais il l'avait pourtant fait. Il te fit un sourire complice et passa ensuite sa main sur ta joue. Le contact fut électrique. Tu te détestais en cet instant même mais tu n'avais toujours pas éprouvé de dégout pour lui. Sa main parcourait ta joue quand il se recula brusquement et lâcha un « Comment j'étais ? » Tu repris rapidement tes esprits. Tu ne te faisais désormais plus aucun souci : il serait parfaitement convaincant. « Professionnel comme toujours. » lui répondis-tu avec un sourire. Il maitrisait parfaitement son rôle et aller le jouer de la même manière. Mais toi ? Tu ne pouvais pas faire ça, simuler des gestes tendres, faire semblant de ressentir tout cela. Tu pris de nouveau une gorgée de vin et posa le verre sur la table basse. Nathan était à côté de toi et tu savais que c'était à ton tour de lui montrer que tu saurais le faire aussi bien que lui mais… Tu n'osais pas. Tu n'étais déjà pas ce genre de fille à la base. Celles qui sautent directement sur le garçon. Et jouer à l'amoureuse transie sans connaitre la personne te bloquait totalement. Tu continuas à lui sourire et finit par poser ta main sur sa cuisse. « Je suis contente de faire ça avec toi. » Tu posas ta tête sur son épaule comme si tu sortais avec lui depuis toujours et poursuivit. « Je sais qu'on avait chacun des à priori mais… » Tu te relevas légèrement pour pouvoir plonger ton regard dans le sien à nouveau. Tu enlevas la main de sa cuisse pour la poser à ton tour sur sa joue. Ton pouce caressa son visage et puis… « Et moi comment j'étais ? »

 

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Je me surprenais moi-même, c'en devenait presque effrayant tant je m'appliquais à la tâche. Je donnais sincèrement l'impression d'être un amoureux transi, avec ces gestes au ralenti et ces regards prolongés. Je me trouvais d'ailleurs un peu bête, un peu niais. Personne ne croirait jamais que j'étais ce genre de garçon romantique. Au contraire, ma réputation sulfureuse me collait à la peau et c'était difficile d'en sortir. Je n'avais, de surcroît, aucune idée de ce qu'avait l'air un homme véritablement amoureux. Je ne l'avais jamais été, jamais de toute ma vie, je n'avais ressenti ces émotions décrites dans les livres et suivies dans les films. Pour moi, ça n'avait jamais été que jeux de séduction. Comment, alors, faire croire à cette mascarade ? Je commençais à avoir mes doutes lorsque, fort heureusement, la voix d'Haley résonna à mes oreilles, me félicitant et balayant mes dernières craintes. « Professionnel comme toujours. » Son sourire me rassura et j'y répondais avec un peu plus de sincérité qu'auparavant. Finalement, cette situation, ne fallait-il pas la prendre comme un énième de mes jeux ? Oui, voilà. Ce n'était qu'un jeu.

Qu'un peu de séduction, comme j'en avais l'habitude. La jeune chanteuse m'en amena la preuve quelques secondes plus tard, comme elle se rapprochait de toi. Je sentais la chaleur diffuse de sa peau, de sa main, traverser mon jean et brûler ma peau. Comme une flamme constante et régulière. Mais rien de désagréable. Au contraire, une douce brûlure. « Je suis contente de faire ça avec toi. Je sais qu'on avait chacun des à priori mais…  » L'espace d'un instant, je me demandais si elle jouait son rôle ou si elle était véritablement sincère ; après tout, si nous étions diamétralement opposés par quelques valeurs qu'in ne partageait pas, nous avions tout de même réussi à nous trouver des points communs. Cependant, tandis qu'elle s'écartait, je compris qu'elle avait essayé de me rassurer en me faisant comprendre qu'elle le ferait, qu'elle ne reculerait plus. Nous nous montrerions ensemble à la fête du Nouvel An. « Et moi comment j'étais ? » La caresse de son pouce sur ma jour avait laissé une marque invisible, tiède. Et, soudainement, elle me manqua. Comme si elle avait toujours eu ces gestes, ces paroles. Taisant mon trouble, j'eus un petit rire, attrapai mon verre et bus une gorgée ou deux.

« Complètement amoureuse.  » lançai-je avec l'un de mes sourires. « Et définitivement très niaise. » J'avais recouvré tous mes esprits, je la taquinai à nouveau, prenant du recul face à cette situation qui, en réalité, m'angoissait plus que je ne me l'avouais à moi-même. Je n'avais pas l'habitude de m'épancher sur mes sentiments. Ni même de les faire partager. J'avouais que, ici, en privé, devant Haley que je savais honnête, compréhensive, je me craignais rien. Elle ne se moquait jamais des gens. Comment cela se passerait-il devant tous ces yeux inquisiteurs ? Est ce que l'on nous croirait ? D'ailleurs... « Il faudrait que l'on discute de notre histoire. Comment on s'est revu, où, la façon dont on s'est mis ensemble... Les gens vont nous interroger. » soufflai-je avec une petite grimace. Les curieux ne tarderaient pas à nous poser les questions les plus intimes. Il fallait s'y préparer.

 

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Tu avais osé à ton tour. Tu avais simulé ces gestes tendres, joué avec lui comme il venait de jouer avec toi et tu commençais à croire que ça n'était pas une bonne idée. En réalité tu le savais depuis le début, mais cette soirée ne faisait que confirmer la chose. Peut-on vraiment faire semblant et en sortir indemne ? Ca te faisait penser à ce film avec Justin Timberlake et Mila Kunis. Tu continuais de le regarder dans les yeux en attendant sa réponse qui ne tarda pas à venir. « Complètement amoureuse. Et définitivement très niaise. » Tu levas les yeux au ciel. Nathan ne changerait pas. Tu le suivis et prit à ton tour deux trois gorgées de ton verre. Tu l'avais pratiquement terminé et tu savais que tu ne tenais pas l'alcool. Mais il était clair que tu en avais besoin ce soir. Tu fus malgré tout rassurée de jouer parfaitement la comédie. Cela voulait dire que Lucas y croirait aussi. « Il faudrait que l'on discute de notre histoire. Comment on s'est revu, où, la façon dont on s'est mis ensemble... Les gens vont nous interroger. » Tu hochas la tête vivement en entendant cette phrase. Brooke t'avait posé mille questions et tu avais eu un peu de mal à lui répondre. Vous deviez être prêt pour que votre version concorde. « J'ai croisé Brooke il y a deux jours, une horreur. Je ne savais plus où me mettre. » Tu souris et repris. « J'ai donné une version de notre histoire j'espère que ça t'ira. J'ai dit qu'on s'était croisé plusieurs fois à des évents et qu'on se détestait toujours autant mais qu'un soir un mec était venu un peu trop près de moi et que tu avais pris ma défense, me laissant ton numéro si j'avais besoin de quoique ce soit. J'ai composé le numéro, on s'est revus et... » Tu marquas une petite pause. « on est tombés amoureux l'un de l'autre. » Tu lui souris. Cette histoire était digne d'un film, mais quitte à faire semblant tu préférais que ce soit une jolie histoire. Tu poussas du coude Nathan. « Tu as vu je t'ai donné le rôle du héros. » Tu t'approchas de la bouteille et te resservit un verre.
 

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Il fallait vraiment que je prenne du recul par rapport à notre situation ; pour la première fois de ma vie, je m'intéressais à ce que les gens pensaient de moi. Enfin, en réalité, c'était surtout mon agent qui s'y était intéressé de près, qui avait conclu que ma réputation n'était pas suffisamment bonne et que je devais m'y reprendre afin de me constituer un nouveau niveau d'admirateurs. Ma carrière étant essentielle à mes yeux, j'avais accepté sans crainte. Seulement, à présent que je me trouvais dans le tourbillon, j'y réfléchissais à deux fois. Si je n'en montrais rien à Haley, c'était pour ne pas l'inquiéter. En effet, j'avais remarqué qu'elle n'était pas emballée. Si je laissais paraitre la moindre faiblesse, je savais qu'elle s'y engouffrerait et se trouverait des excuses pour que nous fassions marche arrière. Or, c'était bien trop tard ; j'avais donné ma parole à mon agent. Et, somme toute, pour être franc, je m'amusais bien. Elle n'était pas aussi frigide que je l'avais imaginé, elle apprenait à se détendre à ma présence et c'était agréable.

J'abandonnai mes pensées, terminai mon verre de vin. A ma remarque, je m'aperçus qu'elle acquiesçait, qu'elle comprenait ce que je voulais dire. Nous allions attirer toute l'attention sur nous à la fête du Nouvel An ; nos amis, nos proches, ne tarderaient pas à laisser libre court à leur curiosité. Il fallait que l'on sache quoi leur répondre. J'avais surtout peur pour elle, elle qui avait été si anxieuse à l'idée de l'annoncer à Lucas. Comment réagirait-elle face aux questions de Karen, de ma mère, de nos amis ? Je savais que j'étais bon en improvisation ; j'avais menti pendant la plupart du temps, lorsque j'étais adolescent. J'avais regardé les gens dans les yeux et leur avais promis des choses que je ne pensais absolument pas. Il ne me serait pas bien difficile de faire la même chose aujourd'hui. Surtout pour un sujet qui ne me semblait pas si sensible. Mais il me semblait essentiel d'être préparé. « J'ai croisé Brooke il y a deux jours, une horreur. Je ne savais plus où me mettre. J'ai donné une version de notre histoire j'espère que ça t'ira. J'ai dit qu'on s'était croisé plusieurs fois à des évents et qu'on se détestait toujours autant mais qu'un soir un mec était venu un peu trop près de moi et que tu avais pris ma défense, me laissant ton numéro si j'avais besoin de quoique ce soit. J'ai composé le numéro, on s'est revus et... » J'acquiesçai, cette idée me semblait être plutôt réaliste, bien que je me demandais si quelqu'un allait gober le fait que je me sois interposé pour la défendre. Peyton, peut-être. Certainement pas Lucas. Mais je ferais en sorte qu'il le fasse. « On est tombés amoureux l'un de l'autre. » Je souris, amusé par cette histoire. Chose qu'elle remarqua, car elle me donna un léger coup de coude dans les côtes. Je feignis de m'insurger, elle continua. « Tu as vu je t'ai donné le rôle du héros. » J'eus un rire sincère, haussai les épaules. « C'est digne d'un scénario de films pour filles... » Néanmoins, j'imaginais assez bien la scène. Si je n'étais pas un garçon des plus romantiques, j'osais espérer que, si la situation s'était déroulée ainsi, c'était comme ça que j'aurais réagi. Je lui jetai un rapide coup d'oeil, un sourire amusé sur les lèvres. « Oui, c'est très aimable. » fis-je en réponse à sa remarque. « Mais tu crois qu'ils vont gober que Nathan Scott vole au secours des demoiselles en détresse ? »

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Tu avais débité ton histoire assez rapidement. Elle te semblait parfaitement ficeler et tu n'osais pas imaginer quelqu'un qui n'y croirait pas. « C'est digne d'un scénario de films pour filles... » Tu haussas les épaules. Tu avais été seule face à Brooke, tu avais bien du trouver quelque chose à dire. Et maintenant c'était trop tard. Quitte à ce que votre couple soit bien, l'histoire, elle, pouvait être belle. Il reprit une nouvelle fois la parole pendant que tu buvais tranquillement ton verre. « Mais tu crois qu'ils vont gober que Nathan Scott vole au secours des demoiselles en détresse ? » Tu le regardas incrédule. Il était sérieux ? Si un garçon t'avait embêter à une soirée il aurait juste attendu et t'aurait laissé seule ? « Je ne suis pas n'importe qu'elle demoiselle. » Tu souris et reprit. « En tout cas c'est très probable que je m'intéresse à toi dans ce genre de situation. Sinon je ne vois pas comment j'aurais pu lever les yeux sur toi. » Tu ripostais et parlait de votre histoire comme si elle avait vraiment existe. Tu étais parfaitement prête à aller affronter le monde qui vous entourait. Tu le regardas et dit simplement. «Nathan… Si ça était vraiment arrivée tu m'aurais laissé toute seule où tu serais intervenu ? » Question idiote mais cela était important pour toi. S'il répondait que non c'est que c'était une cause perdue et que tu devais jouer la comédie avec un pauvre crétin qui dilapide sa fortune. Si par contre il répondait oui alors cela prouverait qu'il y a quelqu'un de bien derrière cette carapace.
 

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J’étais en droit de m’interroger sur la question, d’avoir mes doutes quant au réalisme de la scène que la jeune chanteuse m’avait décrite. Après tout, je n’avais absolument aucune des qualités requises pour un prince charmant. J’étais loin du jeune homme des contes de fée, de ceux avec lesquels on emplissait la tête des petites filles. A vrai dire, plus j’imaginais la scène, et plus je voyais le tableau ; si je prenais la défense de quelqu’un – et cette personne devait beaucoup compter pour moi, c’était presque essentiel – c’était souvent avec les poings. Je n’avais rien du jeune homme posé et raisonnable, aux actes héroïques et désintéressées. Au contraire, de l’avis de tous, si je faisais une bonne action, c’était pour recevoir quelque chose de meilleur encore en retour. J’étais impulsif, colérique, parfois même violent, comme je l’avais prouvé en me battant parfois au lycée ; et  aujourd’hui encore, mes frasques faisaient souvent la une des journaux. Alors comment prédire si nos amis, nos proches, allaient croire  cette histoire ? Certes, c’était beau, charmant, et certainement romantique, mais je n’étais pas certain de pouvoir faire croire à Brooke ou ma mère que j’aie si bien agi sans rien attendre en retour. « Je ne suis pas n'importe quelle demoiselle. » Je souris à sa remarque, laissai même échapper un rire. Non, ça, c’était certain. Elle n’était définitivement pas n’importe quelle demoiselle, elle me l’avait déjà prouvé plusieurs fois en si peu de temps… La jeune chanteuse dut néamoins remarquer mon scepticisme, puisqu’elle reprit la parole, tenta de justifier son choix : « En tout cas c'est très probable que je m'intéresse à toi dans ce genre de situation. Sinon je ne vois pas comment j'aurais pu lever les yeux sur toi. » Devrais-je me sentir insulté ? Ce n’était pourtant pas le cas Au contraire, je m’amusai de sa réplique franche. Moi, néanmoins, je voyais de nombreuses raisons pour lesquelles elle aurait pu lever les yeux sur moi. Mais je n’en dis rien. Je savais qu’elle ne se l’avouerait jamais. Ou peut-être étais-je encore bien trop sûr de moi ?

Je laissai la question en suspend. Qu’est-ce que cela m’amènerait de savoir si elle aurait, en effet, pu craquer pour moi dans d’autres circonstances ? Absolument rien. Je haussai les épaules, attrapai la bouteille de vin et emplis mon verre. Au passage,  j’en profitai pour glisser une lichette dans le verre de Haley. Et, bientôt, je sentis la brûlure agréable sur mon visage, la marque tiède qui sondai mes traits. «Nathan… » Je reposai la bouteille, levai le regard vers elle et l’encourageai à poser sa question. Je ne savais pas à quoi m’attendre, mais j’avouais être un peu surpris par les sonorités plus sérieuses qui résonnaient dans sa voix. « Si ç’était vraiment arrivée tu m'aurais laissée toute seule où tu serais intervenu ? » C’était justement de cela dont je doutais. Je me demandais soudainement si elle attendait la vérité ou si elle voulait tout simplement que je lui sorte la réplique qu’elle espérait, celle tirée des films de filles, la réponse niaise et dénuée de vérité. Je me souvins du caractère de la jeune femme en face de moi, me ravisai de lui sortir une réponse toute faite. C’était Haley James. Evidemment qu’elle voulait la vérité. Alors, je haussai les épaules. « Je ne suis pas sûr... » commençai-je prudemment. Puis, j’hochai la tête en signe d’hésitation. « Je ne sais pas vraiment comment j’aurais réagi, avant… » Mais avant quoi, au juste ? Avant que nos regards ne se croisent avec plus d’insistance ? Avant que je l’entende rire ? Avant que je ne sente sa main sur ma cuisse ? Avant que nous soyons seuls chez moi ? Je plissai les lèvres, et lui livrai la vérité. « Tout ce que je sais, c’est que si cela devait arriver maintenant, je ne te laisserais pas une seconde avec l’un de ces gars. » confiai-je en reprenant une gorgée. Parce que nous étions censés jouer au couple transi de passion ou parce que je détesterais la voir en mauvaise posture ?

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C'était bizarre cette sensation qui t'envahissait. Tu ne savais pas bien si c'était l'alcool qui commençait à faire son effet où si vous étiez en train de changer. Il y a une semaine tu passais ton temps à le maudire et tu étais là ce soir en face de lui à espérer que, si la situation énoncée précédemment avait vraiment eu lieu, il t'aurait défendu. C'était totalement ridicule et pire que ça c'était insensé. Tu ne devais pas éprouver de sympathie pour ce garçon qui avait fait tant de mal à ton meilleur ami, qui couchait à droite à gauche, qui se comportait comme un malpropre. Et pourtant… « Je ne suis pas sûr... » Tu le regardas une demi seconde avant de t'entendre dire un simple « Oh. »Tu baissas la tête. Oui évidemment tu t'en doutais. Pourquoi serait-il venu prendre ta défense, venu à ton secours ? Et pourtant ce début de réponse te faisait de la peine. Pourquoi ? Parce que tu te disais que si ça t'étais arrivée tu aurais été seule à gérer la situation, qu'il aurait préféré se moquer de toi. Au moins il avait l'hônneté de le dire. Sa voix te sortit de nouveau de tes pensées. « Je ne sais pas vraiment comment j’aurais réagi, avant… » Tu relevas la tête curieuse. Avant quoi ? Avant que vous vous rencontriez ? Avant que son image n'en prenne un coup ? Tu ne dis rien attendant qu'il t'en confie un peu plus. « Tout ce que je sais, c’est ce qui cela devait arriver maintenant, je ne te laisserais pas une seconde avec l’un de ces gars. » Tu plongeas ton regard dans le sien, légèrement déstabilisée. Etait-il sérieux ? Il disait ça parce qu'il jouait encore la comédie ? Oui sûrement. C'était Nathan Scott après tout. Tu le vis prendre une gorgée de sa boisson et fit de même. Un silence gênant commença à s'installer. Tu le poussas à nouveau du coude en émettant un petit rire gênée. « Bien joué Nathan. Je suis certaine que tout le monde tombera dans le panneau. » Tu baissais une nouvelle fois la tête. Ce jeu devait dangereux pour vous deux et vous ne le saviez pas encore.

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J’admettais ne pas savoir moi-même où je me situais avec cette réponse. Etais-je en train de me complaire dans ce jeu de rôle que nous nous imposions, ou étais-je réellement sincère, honnête envers moi-même en comprenant que je commençais à ressentir de la sympathie – peut-être même une espèce de tendresse poussée par la complicité – pour la jeune chanteuse. Elle était pourtant tout ce que j’avais toujours refusé de côtoyer. Elle venait d’une famille nombreuse, y était certainement attachée. Je pariais qu’elle rêvait d’une belle maison aux barrières blanches, dans laquelle résonnerait des tonnes de cris d’enfant. Ainsi que l’aboiement d’un chien ou deux. Tout ce dont je ne rêvais pas. Tout simplement parce que je ne connaissais pas. Les seuls cris que j’avais toujours entendu étaient ceux de mon père lorsque j’avais manqué un dunk ou un panier à trois points, lorsque je rentrais tard et trop éméché, ou encore lorsque je lui répondais d’un ton un peu trop familier à son goût.

Elle-même avait eu l’air surprise, déstabilisée. Je me demandais si elle s’était attendue à une autre réponse. Venant de moi, est-ce que cela aurait vraiment dû la décevoir ? Car j’avais l’impression que, plus je me plongeais dans ses yeux, plus j’y devinais ce sentiment. Un peu de déception. Et puis, soudainement, elle se dérida. Un sourire fendit ses traits, et je n’y vis que du feu. Je tombai dans le panneau à mon tour, pensant qu’elle avait fait semblant d’avoir espéré une autre réponse de ma part. Un nouveau petit coup – car elle avait la force d’une fourmi, il fallait la mettre au courant – dans les côtes, je poussai un petit grognement, tandis que son rire emplit à nouveau mes oreilles. « Bien joué Nathan. Je suis certaine que tout le monde tombera dans le panneau. » Je ris doucement à sa remarque, espérant qu’elle avait raison. Je commençais sincèrement à me prendre au jeu. Si, tout d’abord, j’avais surtout accepté en espérant faire du mal à Lucas, j’avais aujourd’hui d’autres aspirations. La compagnie d’Haley, premièrement, m’était devenue fortement agréable. Cette soirée n’était pas aussi pénible que ce que j’avais pu imaginer. Ensuite, je songeais à tous ces gosses qui me prenaient en exemple, qui voulaient être quelqu’un comme moi, et je me demandais si mon agent n’avait pas raison. Si je ne devais pas, au lieu d’être un crétin trop arrogant, sûr de lui, charmeur, me montrer un peu plus responsable. Ou, du moins, sérieux dans ce que j’entreprenais. Il ne fallait pas m’en demander trop non plus…

« Peut-être que je devrais me lancer dans la comédie ? » plaisantai-je alors. Mais non. Le basket était mon domaine. Le seul et l’unique domaine dans lequel j’étais bon, peut-être même l’un des meilleurs. Je n’allais certainement pas l’écarter au profit d’un loisir idiot, d’un jeu auquel je prenais goût. Je lui lançai un sourire et mes yeux s’écartèrent quelques secondes de ses traits afin de se poser sur la montre à mon poignet. Je fus surpris par l’heure qui passait, compris soudainement que les grognements qui me parvenait étaient ceux mon ventre qui criait famine depuis quelques minutes. Je me redressai, lui lançai un regard interrogateur. « Pizza ou chinois ? » lui proposai-je en tirant mon téléphone portable de ma poche. « Pas très romantique, je sais… Mais je préfère ne pas t’épater tout de suite avec mes talents culinaires. Parce qu’alors, tu ne serais plus capable de me résister. » ajoutai-je, mentant éhontément. J’étais absolument nul en cuisine. Je n’y mettais d’ailleurs jamais les pieds, si ce n’était pour ouvrir une bière ou une bouteille de vin, comme ce soir.

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Tu avais évité que ce moment ne devienne encore plus gênant qu'il ne l'était. Et encore ce n'était pas le pire. Tu savais que très bientôt arriverait d'autres moments gênants parce que ce que vous faisiez n'était pas normal. On ne jouait pas avec les sentiments, on ne se moquait pas de ses proches de la sorte. Tu croyais qu'il y avait un karma et tu savais que ça n'allait pas vous rendre service. « Peut-être que je devrais me lancer dans la comédie ? » Tu levas les yeux au ciel en souriant. Il ne fallait peut-être pas trop pousser non plus… « Je pense que tu ferais mieux de rester dans le domaine du sport. » Tu bus à nouveau une gorgée de ton breuvage. Décidemment Haley James ! Tu n'avais pas bu comme ça depuis… bien longtemps. Tu ne savais d'ailleurs pas si c'était raisonnable. En réalité tu savais que ça ne l'était pas. Mais au départ tu avais décidé de boire pour ne pas trop paniquer à l'idée de passer une soirée avec ton pire ennemi. Au final, l'alcool te montait à la tête et tu commençais à avoir du mal à coordonner tes pensées. « Pizza ou chinois ? Pas très romantique, je sais… Mais je préfère ne pas t’épater tout de suite avec mes talents culinaires. Parce qu’alors, tu ne serais plus capable de me résister. » Tu ris une nouvelle fois. Etait-il sérieux ? « Pizza et je crois pouvoir te résister encore. » Tu souris en plongeant ton regard dans le sien, tu t'approchas de lui, assez prêt pour sentir son souffle et t'arrêta là. « Tu sais qu'un jour on devra s'embrasser ? »

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Certes, ce n’était pas la panacée, mais c’était tout ce que j’avais à lui proposer. Néanmoins, je suspectais la jeune femme de préférer ces en-cas simples à un repas dans un grand palace d’une capitale européenne. Elle l’avait dit elle-même : malgré l’argent qu’elle avait gagné avec ses disques et ses tournées, elle était restée simple. Elle gâtait ses proches ; elle ne dilapidait pas sa fortune, contrairement à un jeune sportif que je connaissais bien et voyais tous les matins dans le miroir. Son rire parvint à mes oreilles, en réponse à ma plaisanterie. Qui n’en était peut-être pas tout à fait une. Après tout, était-elle si indifférente que cela à mon charme ? Ce serait bien une première. Pas que je sois le style de tout le monde ; j’avouais être très sûr de moi, mais je savais aussi que je n’étais pas l’absolu tombeur qui ne s’était jamais pris une veste de ma vie – car c’était arrivé, étrangement – mais la célébrité m’avait ouvert tous les bras, et surtout toutes portes de chambres différentes. Bon, j’avais bien compris qu’Haley était différente de toutes ces filles. Alors pourquoi m’entêtais-je ? Pourquoi le prenais-je si mal, le fait qu’elle ne soit pas, ne serait-ce qu’un tout petit peu, attiré par moi ? « Pizza et je crois pouvoir te résister encore. » Je souris, lui lançai un regard dubitatif, bourré de sous-entendu, de défis. Vraiment ? En fait, je la croyais tout à fait, ce qui me fit rire davantage.

Tandis que je composai le numéro d’une pizzeria au centre ville de Tree Hill, je l’entendis se lever et s’approcher de moi. M’attendant à ce qu’elle me fasse une demande particulière, je me tournai vers elle, mais elle demeura silencieuse, m’observant tout simplement. Je commandai donc deux pizzas différentes, puis raccrochai et l’interrogeai du regard. Un regard qu’elle soutint pendant quelques secondes avant de lâcher une phrase qui me surprit au plus haut point : « Tu sais qu'un jour on devra s'embrasser ? » J’en fus particulièrement déstabilisé qu’elle était proche, qu’elle me fixait. Je m’attendais donc à ce qu’elle éclate de rire, qu’elle se moque de la tête que je faisais, car tout ce qu’elle avait souhaité, c’était s’amuser un peu de moi. Pourtant, je me ressaisis rapidement, ne lui en donnai donc pas le temps. Je glissai le téléphone dans ma poche. « Je sais, mais nous ne sommes pas pressés. Tu préfères faire connaissance avant, non ? » fis-je en me référant à ce qu’elle m’avait dit au centre commercial. Avec ses petits amis, elle avaient l’habitude de faire un pas après l’autre. D’apprendre à le connaître avant de se lancer dans les choses sérieuses. Alors que j’avais toujours fait l’inverse. Même mieux – ou pire – je m’arrêtais à ces choses-là, et n’apprenait jamais à les connaître. « Je crois que je vous donne un peu trop à boire, Haley James… Cette technique marche toujours ! » ajoutai-je en la taquinant encore. Comme si j’avais prévu de la faire boire afin d’abuser de la situation… J’avais beau avoir une réputation scandaleuse, ce n’était tout de même pas mon genre. Après tout, je n’avais jamais eu besoin de ça.

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Tu étais là, plus proche de lui que vous ne l'aviez jamais été, à attendre une réponse ou un geste de sa part. Tes yeux ne lâchaient pas les siens. Tu avais pu entrevoir un peu de surprise. Oui tu étais totalement déstabilisante pour lui ce soir. Tu ne te comportais absolument pas comme tu avais pu le faire au café la dernière fois. Mais à cela il n'y avait qu'une seule raison : l'alcool. Il te faisait faire la plupart du temps n'importe quoi. Lucas s'était moqué de toi pendant des jours après que tu aies un peu trop bu en sa compagnie. Et ce soir tu avais vu. Un peu trop. « Je sais, mais nous ne sommes pas pressés. Tu préfères faire connaissance avant, non ? » Tu te reculas et retournas t'assoir sur le canapé. Tu venais de te prendre un refus par Nathan Scott et tu ne savais pas comment le prendre. Ne sautait-il pas sur tout ce qui bougeait ? L'espace de cinq minutes tu te demandas si tu étais à ce point répugnante pour lui ? D'ailleurs sans même le contrôler tu répondis du tac au tac. « Je sais je ne suis pas ton genre de fille. » Il fallait te reprendre ma fille. Tu avais été prête à embrasser Nathan Scott sans t'en souvenir le lendemain. Evidemment à ce moment précis tu ne t'en rendais pas compte. « Je crois que je vous donne un peu trop à boire, Haley James… Cette technique marche toujours ! » Tu tournas la tête pour le regarder et l'inclina légèrement sur le côté. Même un peu éméchée tu savais quand il se moquait de toi. « Tu as fait le coup à combien de filles ? » lui demandas-tu en souriant avant de rajouter en plaisantant. « Que je sache quel numéro j'ai. »

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Je plaisantais mais, au fond, j’étais tout de même un peu sérieux. J’avais remarqué qu’elle s’était détendue, qu’elle s’était laissée aller et, évidemment, je m’en réjouissais. Elle s’ouvrait peu à peu, elle qui était si réfractaire, qui se refermait comme une huitre en ma compagnie. En cette drôle de soirée, c’était différent, et je savais que je devais la situation à la fameuse bouteille de vin que j’avais ouverte, et qu’elle s’était empressée de vider. Avec une avidité que je ne lui soupçonnais pas. L’espace d’un instant, j’avais même eu l’impression qu’elle m’avait fait du charme, qu’elle s’était tant lâchée qu’elle se serait abandonnée. Je m’étais néanmoins repris à temps ; n’était-elle pas en train de répéter son rôle pour cette fameuse soirée où nous nous montrerions ensemble ? Il fallait être crédible. Elle révisait, c’était tout. Je la suivis du regard, tandis qu’elle retournait sur le canapé, et je l’imitais, tandis qu’elle me révélait savoir qu’elle n’était pas mon type de filles. Cette remarque me surprit, non par son contenu, mais par son ton. Que sous-entendait-elle par-là ? Je plissai légèrement les yeux, alors que j’essayais de saisir l’insinuation. D’ailleurs, je ne comprenais pas même pourquoi la question se posait. Etais-je le sien ? Définitivement pas. « Tu as fait le coup à combien de filles ? » A nouveau, je ris de la spontanéité de la question. Encore une fois, elle me prouva qu’elle avait moins de tabou qu’elle n’en avait l’air.

Si j’étais amusé, je ne répondis cependant pas tout de suite, me contentant de lui sourire en retour, alors qu’elle reprenait, déjà, la parole : « Que je sache quel numéro j'ai. » Cette fois, un rire franc emplit toute la pièce. Un numéro, vraiment ? Pensait-elle que je gardais un tableau de chasse, que je notais les filles avec lesquelles j’étais sorties, que je les triais ? De la meilleure à la moins… intéressante. « Oh, crois-moi, tu n’as aucune envie de le savoir… » m’empressai-je de rétorquer, sur le même ton de la plaisanterie. Evidemment, c’était une bêtise. Je n’étais pas désespéré au point de faire boire mes conquêtes. « Enfin, pour te dire la vérité, tu es la première. Les autres, c’est toujours trop facile. Je n’ai qu’à fanfaronner un peu sur mes records de la saison. Mais, toi… » expliquai-je en appuyant sur le pronom, un sourire aux coins des lèvres. « Tu m’as bien fait comprendre que je ne t’impressionnais pas. Il a bien fallu que je trouve un truc. » conclus-je en haussant les épaules, toujours en plaisantant. Joignant le geste à la parole, je lui adressai un clin d’œil exagérément aguicheur.

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Tu regardais ton verre posé sur la table basse et tu te répétais dans la tête "Ne pas boire, reprendre ses esprits". Tu ne boirais plus de la soirée. A vrai dire plus de ta vie entière. Surtout parce que tu te sentais tout d'un coup très crevée et que tu te doutais que l'alcool y était pour quelque chose. Tu ne remettrais jamais en cause la facilité que ça avait amené. « Oh, crois-moi, tu n’as aucune envie de le savoir… » entendis-tu. Il y en avait donc eu autant que ça ? Glauque. Heureusement que toute cette soirée n'était qu'une comédie alors. Tu ne supporterais pas être une de plus sur une liste. Tu avais ce mauvais caractère qui voulait que tu sois toujours la seule et l'unique dans l'esprit des gens. « Enfin, pour te dire la vérité, tu es la première. Les autres, c’est toujours trop facile. Je n’ai qu’à fanfaronner un peu sur mes records de la saison. Mais, toi… » l'écoutas-tu reprendre. « Tu m’as bien fait comprendre que je ne t’impressionnais pas. Il a bien fallu que je trouve un truc. » Tu haussas les épaules et souffla. « C'est sûr que le nombre de buts que tu as mis dans la saison ne m'intéresse strictement pas. » Tu savais que tu n'étais pas comme les autres mais toute cette situation était aussi différente. N'était-il pas bien différent de ce que tu pensais ? N'était-il pas plus prévoyant et gentil ? Avait-il était sincère quand il avait dit qu'il ne te laisserait plus jamais avec un de ces types ou jouait-il la comédie ? Tu le regardas quelques secondes et d'un air très sérieux lui dit. « Vous êtes étrange Nathan Scott... » La sonnette retentit et tu compris que les pizzas étaient arrivées. Tu laissas Nathan se diriger vers la porte et lorsqu'il fut en train de payer le livreur tu lanças. « Nathan, mon coeur, je te resserre un verre ? » Tu joignis le geste à la parole en s'approchant de lui et donc du livreur. Tu vis le livreur se décomposer et avoir l'impression de tenir le scoop du siècle. Tu lui fis un petit sourire et passa ta main dans le dos de Nathan. Un petit blanc prit place, tu te hissas sur la pointe des pieds, fit un bisous sur sa joue et ajouta en souriant. « Je vois que non. » Tu te redirigeas vers le salon, salua le livreur et alla l'attendre sur le canapé.

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Pendant quelques secondes, j’inversais mon raisonnement. Si j’avais admis qu’elle n’était pas le genre de filles que j’invitais chez moi à l’ordinaire, qu’en était-il des hommes qu’elle avait fréquentés ? Je n’en savais rien, ne connaissais pas même une de ses histoires. Au lycée, en la voyant suivre Lucas comme son ombre, j’avais pensé qu’ils étaient ensemble, mais Tim et quelques autres m’avaient assuré qu’ils étaient simplement amis. Et, à présent, que nous avions vécu chacun quatre ans sur, pour ainsi dire, une planète différente, j’en venais à me demander si elle avait eu le temps de vivre quelques histoires d’amour, et avec qui, comment cela s’était terminé, et pourquoi. Mais elle coupa court à ma réflexion, sa voix résonna à nouveau à mes oreilles. « C'est sûr que le nombre de buts que tu as mis dans la saison ne m'intéresse strictement pas. » Je ris face à tant de naïveté, d’ignorance. Connaissait-elle seulement quelque chose en basket ? Elle semblait ne savoir absolument rien à ce sujet, bien qu’elle ait été la meilleure amie d’un basketteur pendant les meilleures années de ce dernier. Je ne dis pourtant rien, me contentant d’afficher le sourire amusé qui s’était coincé sur mes lèvres. Et puis, elle prit soudainement un drôle d’air, m’analysant comme si c’était la première fois qu’elle me voyait. Je l’interrogeais du regard, la poussais à divulguer le fond de sa pensée, et elle lâcha : « Vous êtes étrange Nathan Scott... » Cette remarque me déstabilisé. Comment ça, étrange ? C’était bien la première fois qu’on me lançait se reproche.

Malheureusement, comme j’ouvrais la bouche pour rétorquer que non, je n’étais pas étrange du tout, la sonnette de la porte d’entrée retentit. Je laissai tomber, pour l’instant. Sortis mon porte feuille de la poche arrière de mon jeans et m’approchai de la porte que j’ouvris doucement, à un livreur adolescent et un peu boutonneux. Je le remerciais rapidement, lui tendis quelques billets en lui indiquant qu’il pouvait garder la monnaie, et ce fut le moment d’Haley d’entrer en scène. « Nathan, mon cœur, je te resserre un verre ? » Je m’empêchai de rire au surnom si tendre, si niais, pas du tout de mon type, qu’elle avait trouvé, me retournai vers elle tandis que je sentais le regard du livreur passer de moi à elle, d’elle à moi, puis de moi à elle, à nouveau. Cette histoire allait, dès à présent, se diffuser comme une trainée de poudre. C’était un bon mouvement, il fallait que je l’en félicite. « Je vois que non. » Elle me colla un petit baiser sur la joue, tourna les salons et retrouva sa place dans le salon, je terminai de régler les pizzas et refermai finalement la porte sur la tête d’un livreur surpris mais content du scoop qu’il avait intercepté. Je suivis le chemin qu’Haley venait de prendre, déposai les cartons sur la table basse, en profitai pour remplir nos verres avec le fond de la bouteille, tendis le sien à une Haley qui semblait soudainement réticente à tout cet alcool. « Décompresse, Haley. Je te promets de ne pas profiter de toi. » soufflai-je en lui tendant le verre à nouveau, sourire amusé, yeux pétillants de taquinerie. « Personne ne te juge, ici. Personne ne scrute tes mouvements, dans l’attente que tu commettes une faute plus ou moins grave qui se retrouvera sur la première page des magazines. Il n’y a que moi. Et dis-toi qu’il n’y a rien que tu feras qui puisses être pire que ce que j’ai déjà certainement fait. » Je lui adressai un sourire encourageant. Il fallait profiter de cette soirée, je savais que, dès demain, la ville entière serait au courant pour nous, de cette histoire invraisemblable qu’ils voudront tous vérifier de leurs propres yeux. « Et puis, j’ai une chambre d’amis. » terminai-je en quittant ses yeux et en me penchant sur un carton de pizza que j’ouvrai pour en sortir une part. « Au fait, excellente initiative. Avec le livreur. » lui lançai-je en me redressant. Habile changement de sujet.

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Tu l'attendais sur le canapé, te rendant compte que la pizza ne te ferait probablement pas de mal. Tu mourrais de faim et tu avais toujours été un peu morfale sur les bords. Cela faisait toujours rire ton entourage parce que tu ne prenais pas un kilo et on se demandait où tu stockais toute cette nourriture. Il te rejoignit assez rapidement, posant les deux boites sur la table basse et te resservant un verre au passage. Tu le regardas un peu méfiante. Tu venais de te donner une bonne résolution et voilà qu'à présent Nathan jouait une nouvelle fois le rôle du diable. Il devait sans rendre compte puisqu'il commença à dire : « Décompresse, Haley. Je te promets de ne pas profiter de toi. Personne ne te juge, ici. Personne ne scrute tes mouvements, dans l’attente que tu commettes une faute plus ou moins grave qui se retrouvera sur la première page des magazines. Il n’y a que moi. Et dis-toi qu’il n’y a rien que tu feras qui puisses être pire que ce que j’ai déjà certainement fait. » Profiter de toi ? Non il était clair qu'il ne le ferait pas. Il avait déjà été incapable de t'embrasser. Trop trouillard peut-être. Et faire la une des magazines éméchée ? Non ça c'était lui, pas toi. Tu n'avais pas bu depuis un paquet de temps. « Et puis, j’ai une chambre d’amis. » ajouta t'il. Quelle blague ! Tu ne te voyais pas dormir là. Mais tu ne te voyais pas non plus rentrer un peu alcoolisée. Tu enlevas rapidement ce problème de ta tête quand tu l'entendis reprendre la parole. « Au fait, excellente initiative. Avec le livreur. » Tu lui fis un petit sourire. Oui tu avais bien joué ton coup et tu pouvais en être fière. Finalement tu allais peut-être maitriser parfaitement ton rôle ? Mais il allait falloir des tonnes de bouteilles d'alcool. Tu finis par lui sourire timidement. « Tu vois on sera parfait comme petit couple. »

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Je ne comprenais pas vraiment ce qu'il s'était passé, pourquoi elle s'était soudanement raidie de cette manière. Peut-être éprouvait-elle toujours quelques difficultés à admettre que nous avions accepté le marché, que nous devions jouer le jeu ? Dans son esprit, cela restait un mensonge éhonté qu'elle racontait à ses amis, à sa famille. Néanmoins, il fallait avouer qu'elle avait eu une excellente idée en se montrant si tendre envers moi devant le livreur de pizza ; il avait eu l'air de gober à toute l'histoire, comme s'il était déjà en train de la raconter à tous ses proches. J'imaginais déjà la tête des gens le lendemain matin, lorsqu'il me croiserait en ville. Acquiesçant à ma remarque, elle m'envoya un petit sourire auquel je répondis. « Tu vois on sera parfait comme petit couple. » Je haussai un sourcil, me demandant si elle était vraiment sérieuse ou si elle me faisait seulement une mauvaise blague. Après tout, ce n'était pas elle qui pensait, il y avait encore quelques jours, que cela ne semblerait jamais réel ? Que les gens ne croiraient jamais qu'elle sortait avec un idiot arrogant ? Je crois que c'était le mot qu'elle avait utilisé pour me définir. Et, d'ailleurs, puisqu'il fallait être franc, je me demandais moi aussi de plus en plus si notre couple allait paraître réel, aussi réaliste qu'elle le voudrait. Encore une fois, je n'avais aucune idée de comment se comportait un homme amoureux. Pour ne l'avoir jamais été, je ne pouvais faire que quelques supputations, des suppositions. Mais j'avancerais par tâtonnement. Je verrais bien où cela nous mènerait. Mais de là à affirmer que nous serions parfaits... J'avais mes doutes.

J'abandonnai ces réflexions et attrapai ma seconde part de pizza que j'enfournais rapidement dans ma bouche. Soudain me vint une question ; avec tous ses déplacements, les tournées, les évènements promotionnels, je me demandais si la jeune chanteuse avait toujours un pied à terre à Tree Hill. « D'ailleurs, puisqu'on a abordé le sujet de la chambre d'amis... Je me demandais : où est-ce que tu vis à Tree Hill ? Tu as pris une chambre dans un hôtel ? » Ou peut-être logeait-elle simplement chez un ami - Lucas ? Une cohabitation qui, après la révélation qu'elle lui avait faite et la réaction qu'il avait eue, risquait d'être bien compliquée.

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haley ∞ nathan

Oui tu le pensais. Tu pensais que vous y arriverez. Premièrement parce que Nathan était loin de ce qu'il montrait toute la journée. Il était finalement gentil et même protecteur. Tu n'avais pas oublié la phrase qu'il avait prononcé : non il ne te laisserait pas en mauvaise posture face à des garçons un peu trop entreprenant. Etait-ce de la comédie ? Etait-il sincère ? Tu étais Haley, tu avais un très bon instinct et tu pariais sur la deuxième solution. D'ailleurs cette soirée était plutôt bizarre. Les gestes que vous aviez simulés, les discussions que vous aviez pu avoir. Tu n'avais toujours pas résolu le mystère de son père mais tu finirais pas y arriver. Bref tu te répétais la même phrase : Nathan Scott était étrange. « D'ailleurs, puisqu'on a abordé le sujet de la chambre d'amis... Je me demandais : où est-ce que tu vis à Tree Hill ? Tu as pris une chambre dans un hôtel ? » Sa voix fit ramener ton attention sur son joli visage. Sa question te surprit autant qu'elle te fit de la peine. Certes tu voyageais beaucoup mais ta maison était à Tree Hill, ta famille aussi. Tu te rendais compte que lui n'avait peut-être pas cette chance. Tu souris néanmoins. « Non ma famille habite toujours ici et j'ai toujours ma chambre dans ma petite maison. » Ou voulait-il que tu ailles sinon ? Tu attrapas une part de pizza et commença à manger. Délicieux choix, une reine, ta préférée ! Tu pris également une gorgée de ta boisson et reprit. « Par contre… Je pense que je vais rester ce soir. Je n'ai pas très envie de me justifier auprès de mes 3 soeurs. » continuas-tu en souriant.